Fred Busch répond:

Je ne donnerai qu'une brève réponse aux discussions de mon livre par mes trois collègues, car je suis sûr que nous reviendrons sur bon nombre de leurs idées. Cependant, je tenais à dire à quel point je suis très reconnaissant qu'ils soient prêts à prendre le temps de s'engager avec mon livre. Chaque critique a brillamment contribué à nos connaissances psychanalytiques et a également fourni d'énormes efforts à l'Association internationale de psychanalyse et à leurs propres sociétés.  


Un auteur ne peut qu'espérer qu'un critique de son travail puisse s'y engager profondément, et cela a été réalisé au maximum dans ces critiques. Le fait que des collègues de trois traditions différentes trouvent également ce livre une contribution précieuse est particulièrement gratifiant, car l'un des thèmes du livre est un terrain d'entente croissant sur les questions de technique entre diverses perspectives. De plus, le fait que chaque critique ait pu trouver des idées dans ce livre qui ajoutent à leur propre perspective ou apporter un nouvel éclairage sur une question particulière était très gratifiant.


Mon ancrage de base dans la psychologie de l'ego et le modèle structurel sera toujours une partie fondamentale de ma pensée. Cependant, mon voyage au cours des quinze dernières années dans la pensée d'autres cultures psychanalytiques [1] a approfondi ma compréhension de la psychanalyse et m'a amené à élaborer et à repenser de nombreuses idées concernant la méthode psychanalytique.


Dans les conceptualisations convaincantes de la psychanalyse française, en particulier les travaux d'André Green et de l'École française de psychosomatique, j'ai pu voir des parallèles dans la façon dont nous voyons la libre association, le travail en déplacement et certains types de pensée non représentative chez les patients à travers le diagnostic spectre. Il s'agissait de la brève introduction d'Aisenstein (Aisenstein et Smadja, 2010) au travail de Pierre Marty, et «du pas important que Marty a fait pour comprendre les patients psychosomatiques: il ne s'agissait pas de chercher le contenu pour donner un sens aux symptômes somatiques, mais plutôt d'observer la inhibition ou échecs de l'élaboration psychique qui se produisent ou les accompagnent »»(P.343 italique ajouté) qui m'a aidé à réfléchir davantage à mes propres conceptualisations sur la nécessité de travailler plus concrètement avec les patients, comme Marty l'a recommandé avec les patients psychosomatiques. 


Peu de psychanalystes se sont plongés autant dans différentes cultures psychanalytiques que le Dr Elias M. da Rocha Barros. Sa reconceptualisation de mes idées dans sa propre langue était constamment édifiante. En lisant son commentaire, j'aurais souhaité pouvoir l'inclure dans mon livre. Il a une façon de formuler ses idées qui ajoute de la profondeur émotionnelle au mouvement d'un penseur sans pensées à une pensée symbolique. Par exemple, «Autrement dit, la connaissance par le biais d'une expérience émotionnelle de la façon dont le patient va être est beaucoup plus importante pour générer une transformation que d'être informé de qui il est». J'ai également trouvé surprenant et gratifiant de voir les liens qu'il a établis entre mon travail et d'autres auteurs d'Amérique latine. J'espère qu'il développera son idée que «que pendant la séance, comme dans la vie, le patient est toujours dans un état de« devenir »et jamais dans un état d'être fixe». D'après ce que j'ai compris, les patients viennent à l'analyse parce qu'ils sont dans un état permanent de solutions régressives, et pendant qu'ils changent, nous travaillons constamment avec la peur du changement.


Au cours des soixante dernières années, Otto Kernberg a été l'un des penseurs les plus importants de la psychanalyse. Ses contributions de grande envergure comprennent: son travail révolutionnaire de traitement des troubles graves du caractère; une capacité innovante à réfléchir sur l'éducation psychanalytique et les organisations psychanalytiques; ses propres tentatives pour refléter et intégrer les vues de différentes cultures psychanalytiques, pour n'en nommer que quelques-unes. Comme pour les autres critiques, l'immersion du Dr Kernberg dans mon livre est gratifiante, ainsi que mon sentiment qu'il comprend ce que je veux dire quand il dit: «Busch a, en fait, joué le même rôle dans la psychologie de l'ego que Betty Joseph et André Green a mené au sein des approches psychanalytiques kleinienne et française: ce sont des développements radicaux, innovants et efficaces de la technique psychanalytique ». Bien que Kernberg soit d'accord avec mon approche de l'interprétation «dans le quartier», il pense qu'un principe plus général serait d'interpréter ce qui est affectivement dominant dans une session. Je suis d'accord, et en fait, je ne peux pas imaginer une intervention qui serait dans le «quartier» des patients sans qu'elle soit affectivement significative. Je suis d'accord avec l'ajout de Kernberg selon lequel «qu'une évaluation diagnostique initiale est très importante dans tous les cas, en ce qui concerne les indications ainsi que les contre-indications de la psychanalyse, et la nécessité de diagnostiquer les affections qui nécessitent définitivement, et parfois de toute urgence, d'autres approches de traitement».


Malheureusement, cette réponse est plus longue que prévu. Cependant, avant de terminer, je voulais remercier le Dr Marcus. Tout ce que j'ai dit au sujet de la disposition des réviseurs à s'impliquer dans mon travail, et «l'obtenir» s'applique à son introduction


Encore une fois, je tiens à vous remercier tous de nous avoir aidés à entamer la conversation avec brio.

 

Bibliographie

Aisenstein, M., Smadja, C. (2010). Cadre conceptuel de l'Ecole Psychosomatique de Paris. Int. J. Psycho-Anal., 91: 621-640.

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Sous la direction de mon épouse et collègue, le Dr Cordelia Schmidt-Hellerau